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L’arrêt cardiaque se produit quand le cœur arrête de pomper le sang.
Une personne risque de :
- S’effondrer,
- Arrêter de respirer,
- Perdre connaissance.
Pour les plus « chanceux », ces symptômes peuvent être précédés par des signes prémoniteurs :
Toutefois, l’arrêt cardiaque n’est souvent précédé ni de signes ni de symptômes.
On parle d’arrêt cardiaque primitif lorsque :
- Cela se passe soudainement,
- Il est provoqué par une arythmie (la tachycardie ventriculaire sans pouls ou fibrillation ventriculaire, des arythmies qu’on ne peut pas voir).
Développement de l’arrêt cardiaque (physiopathologie)
La cause de l’arrêt cardiaque soudain est généralement une anomalie du rythme cardiaque (arythmie), c’est-à-dire un mauvais fonctionnement du système électrique du cœur.
Le cœur a un stimulateur électrique à son intérieur, il s’agit d’un groupe de cellules spécialisées appelé nœud sinusal. Il se trouve dans l’atrium droit (poche cardiaque supérieure droite) du cœur. Le nœud sinusal produit des impulsions électriques qui se propagent à travers le cœur et qui provoquent la contraction des atria et des ventricules (systole). De cette manière il coordonne l’activité de pompage du sang vers le corps.
Si le nœud sinusal ou l’impulsion électrique ne fonctionnent pas bien, alors une arythmie peut se produire, c’est-à-dire un battement du cœur :
- Trop rapide,
- Trop lent,
- Irrégulier.
Ces irrégularités du rythme sont momentanées et inoffensives. Toutefois, certains types d’arythmie peuvent être graves et peuvent provoquer un arrêt de l’activité du cœur.
La cause la plus fréquente d’arrêt cardiaque est une arythmie appelée fibrillation ventriculaire. Ce trouble est caractérisé d’impulsions électriques rapides et irréguliers qui provoquent un tremblement des ventricules au lieu d’une contraction efficace.
Arrêt cardiaque soudain
L’arrêt cardiaque se produit quand le cœur cesse soudainement de battre.
En cas d’arrêt cardiaque soudain, le sang n’atteint plus :
- Le cerveau,
- Les autres organes vitaux.
S’il n’est pas soigné en quelques minutes, l’arrêt cardiaque soudain provoque la mort.
Causes de l’arrêt cardiaque soudain
- Cardiopathie : elle est constatée chez les victimes de mort cardiaque soudaine. Dans 90 % des cas, on observe le rétrécissement des artères coronaires. En cas de coronopathie, les artères sont obstruées par des plaques de cholestérol et d’autres substances qui réduisent le flux sanguin dans le cœur.Un infarctus provoque la formation de tissu cicatriciel dans le cœur qui peut arrêter ou interférer avec l’impulsion électrique. La conséquence est l’arythmie.
- Arrêt cardiaque par médicaments pour le cœur : certains médicaments provoquent parfois une arythmie ventriculaire mortelle.
- Embolie pulmonaire – cela peut provoquer même la mort soudaine. Des caillots de sang (thrombus) se produisent dans la jambe ou le bras et ils peuvent se détacher et voyager dans la circulation sanguine jusqu’au poumon, où ils peuvent bloquer une artère et réduire le passage d’oxygène dans le sang.
Les facteurs de risque de caillots de sang sont :- Une intervention chirurgicale,
- L’immobilisation prolongée (par exemple l’hospitalisation, de longs voyages en voiture ou en avion),
- Des traumatismes,
- Certaines maladies, par exemple le cancer.
- Un taux bas de potassium ou de magnésium dans le sang. Ces minéraux jouent un rôle important dans la propagation de l’impulsion électrique du cœur,
- Un saignement grave,
- Un manque grave d’oxygène,
- La libération d’adrénaline pendant une activité physique intense peut provoquer la mort chez ceux qui souffrent de troubles cardiaques,
- L’arrêt cardiaque peut se produire pendant une opération chirurgicale à cause de l’anesthésie.
Causes naturelles de l’arrêt cardiaque
La cause la plus fréquente et la plus dangereuse est le rythme cardiaque irrégulier, appelé fibrillation ventriculaire (FV).
La fibrillation ventriculaire se produit quand l’activité électrique devient si désordonnée que le cœur « s’emballe » et arrête de pomper le sang. Il existe plusieurs causes de FV.
Les causes de l’arrêt cardiaque comprennent certaines maladies cardiaques comme :
- L’ischémie myocardique ;
- L’infarctus du myocarde (crise cardiaque) ;
- La cardiomyopathie – le muscle cardiaque plus épais peut provoquer l’arythmie ;
- Les cardiopathies congénitales ;
- La valvulopathie cardiaque (par exemple le rétrécissement aortique) – une part du sang du ventricule rentre dans l’atrium pendant la contraction ou l’atrium propulse une quantité plus faible de sang au ventricule. La conséquence est le grossissement du myocarde pour propulser assez de sang au corps ;
- La myocardite aiguë (inflammation du muscle cardiaque) ;
- L’arythmie, comme le syndrome du QT long et le syndrome de Brugada.
La fibrillation ventriculaire peut aussi se manifester en cas de :
- Diminution de l’oxygène dans le corps, par exemple en cas d’étouffement,
- Consommation de drogues, comme la cocaïne ou la méphédrone ;
- Hémorragies importantes.
Il est parfois possible de corriger la FV avec un choc électrique à travers la paroi thoracique au moyen d’un dispositif appelé défibrillateur.
Causes de l’arrêt cardiaque chez les enfants
Les raisons principales pour lesquelles un arrêt cardiaque peut se produire pendant l’enfance sont les suivantes :
- Traumatisme ;
- Chez les nouveau-nés, il se produit notamment en cas de noyade ou d’obstruction des voies aériennes, bien que le cœur soit sain ;
- Généralement, chez les jeunes, l’arrêt cardiaque se produit à cause d’une arythmie. Il peut se manifester pendant la journée mais aussi la nuit pendant le sommeil.
Le risque d’arythmies mortelles est élevé en cas de :- Cardiopathies congénitales ;
- Cardiopathies hyperthrophiques dilatées ;
- Myocardite.
- L’arrêt cardiaque pendant la pratique d’un sport peut se produire notamment à cause d’une fibrillation ventriculaire.
Dans 80% des cas les enfants n’ont pas soudainement d’arrêt cardiaque, mais la cause est toujours un trouble respiratoire ou une maladie cardiocirculatoire qui n’est ni identifiée ni traitée de manière précoce.
Cela peut s’évoluer vers :
Les deux rythmes cardiaques les plus fréquents chez l’enfant sont :
- La bradycardie (elle peut devenir une activité électrique sans pouls),
- L’asystolie (le cas le pire).
La majorité de ces enfants meurt ou développe une défaillance multiviscérale.
Les conséquences sont principalement au niveau des nerfs, ils peuvent donc développer des troubles :
L’enfant atteint d’arrêt cardiaque a 40% ò 50% de chances de survivre sans conséquences.
Comment faut-il évaluer l’enfant ?
Il faut contrôler :
- Les voies aériennes,
- La respiration,
- La circulation.
Les signes et les symptômes qui montrent un risque d’arrêt cardiaque ou respiratoire sont :
- Les troubles respiratoires,
- La cyanose au niveau des muqueuses (la bouche, la langue, etc.).
La cyanose dans les jambes et les bras associée à la fièvre peut être provoquée par l’acrocyanose du bébé. Le bébé peut avoir les mains et les pieds sombres quelques heures après la naissance.
Attention : il faut évaluer les pouls (pas de poignet) pour comprendre si l’enfant est en état de choc.
- Les pouls centraux : chez le bébé ils sont les pouls brachial (sous le bras) et le pouls fémoral (sur l’aine). Chez l’enfant le pouls est ou carotidien ou fémoral.
- Les pouls périphériques : le pouls radial (entre la main et l’avant-bras) et de l’artère dorsale du pied. Ces pouls sont les premiers à s’altérer et il faut les confronter avec ceux centraux.
En absence de pouls périphériques, les pouls centraux ne sont généralement pas trop évidents.
Facteurs de risque de l’arrêt cardiaque
L’arrêt cardiaque soudain peut avoir plusieurs facteurs de risque.
Nous pouvons citer par exemple :
Voici d’autres facteurs qui peuvent augmenter le risque d’arrêt cardiaque soudain :
- Épisode précédent ou antécédents familiaux d’arrêt cardiaque ;
- Antécédents personnels ou familiaux d’autres maladies cardiaques comme une arythmie, une cardiopathie congénitale, une insuffisance cardiaque ou une cardiomyopathie ;
- Âge : l’incidence de l’arrêt cardiaque soudain augmente avec l’âge, notamment après 45 ans pour les hommes et 55 ans pour les femmes ;
- Hommes : les hommes sont deux ou trois fois plus prédisposés à l’arrêt cardiaque soudain que les femmes ;
- Consommation de drogues comme la cocaïne ou les amphétamines.
Arrêt cardiaque et infarctus du myocarde
La crise cardiaque (ou infarctus du myocarde) est une interruption du flux de sang à cause de l’occlusion de l’artère coronaire. L’occlusion peut être totale ou partielle. Elle peut affecter une ou plusieurs artères coronaires. Cette interruption de l’apport sanguin provoque la mort d’une partie du muscle cardiaque.
Généralement, cette maladie se présente accompagnée de symptômes graves comme :
- Une oppression du thorax,
- Des difficultés à respirer,
- De l’anxiété.
Généralement, l’interruption de l’afflux de sang est provoquée par la présence d’un caillot dans l’artère coronaire.
Le traitement de la crise cardiaque consiste à dissoudre le thrombus (« caillot » de sang).
Différence entre arrêt cardiaque et infarctus (crise cardiaque)
Ces deux pathologies sont différentes. L’infarctus est la conséquence de l’arrêt de circulation sanguine dans les artères coronaires. L’une des causes de l’arrêt cardiaque est l’hypoxie et le grave manque en oxygène du muscle cardiaque qui arrête de fonctionner. Donc, la crise cardiaque peut être une cause d’arrêt cardiaque. Toutefois dans la majorité des cas l’infarctus ne provoque pas d’arrêt cardiaque.
L’arrêt cardiaque est l’arrêt de l’activité électrique du cœur.
Examens diagnostiques après l’arrêt cardiaque
Le premier indicateur de l’arrêt cardiaque soudain est la perte de connaissance. Toutefois, il est souvent diagnostiqué trop tard.
En cas d’arrêt cardiaque temporaire, le médecin prescrit certains examens pour en comprendre la raison.
Les examens de diagnostic comprennent :
- L’électrocardiogramme (ECG) : il s’agit d’un simple examen qui enregistre l’activité électrique de la surface du corps. L’ECG peut montrer d’anomalies du rythme cardiaque ou d’impulsions électriques anormales, comme une intervalle QT qui augmente le risque de mort soudaine.
- La radiographie du thorax. Une image radiographique du thorax permet au médecin de contrôler la taille et la forme du cœur. Il est utile au diagnostic d’insuffisance cardiaque.
- L’échocardiogramme (ou écho-doppler cardiaque) : il utilise des ondes sonores pour créer une image du cœur en mouvement. L’échocardiogramme donne les informations sur la dimension, la forme et la fonctionnalité des oreillettes et des valves cardiaques. Cela peut aider à comprendre si la région du cœur a été endommagée par une crise cardiaque et donc elle ne propulse normalement pas de sang ou s’il y a des anomalies valvulaires.
Que faut-il faire ? Traitement immédiat en cas d’arrêt cardiaque
L’arrêt cardiaque soudain est une urgence médicale qui nécessite un traitement immédiat. Si l’intervention est rapide, les probabilités de survie sont plus importantes.
Quand le cœur s’arrête, le sang oxygéné n’atteint plus le cerveau. Cela peut provoquer des dommages cérébraux en quelques minutes.
En conséquence, la mort survient en 8 à 10 minutes.
Gestion de la personne atteinte
Ceux qui assistent à un arrêt cardiaque soudain doivent :
- Appeler immédiatement le 15 ou le 18,
- Commencer la réanimation de base.
Dans l’attente des secours, il faut effectuer les gestes de réanimation de base ou compression thoracique (massage cardiaque).
La réanimation cardio-pulmonaire (RCP) peut sauver la vie d’une personne car cette procédure maintient le sang et l’oxygène en circulation dans l’organisme jusqu’à l’arrivée des secours.
- Pour éviter que la langue ne glisse vers la gorge, il faut mettre le cou en extension en élevant le menton avec deux doigts.
- Pour la RCP (réanimation cardio-pulmonaire), il faut presser fortement et rapidement sur le thorax de la personne, en relâchant complètement la poitrine après chaque compression.
- On maintient le rythme de 2 compressions environ par seconde jusqu’à l’arrivée des secours.
Ce cycle doit être poursuivi jusqu’à :
- L’arrivée des secours,
- Ce que la personne reprenne conscience.
Si disponible, le défibrillateur externe automatisé DEA doit être utilisé pour sauver le patient.
Les défibrillateurs automatisés externes (DAE) sont des appareils portables qui sont mis à disposition dans différents lieux comme les aéroports et les centres commerciaux. En cas d’urgence, la présence du défibrillateur portable est idéale pour les personnes qui savent l’utiliser.
Il faut appliquer un courant électrique s’il y a les conditions adaptées pour le faire et puis commencer ou reprendre le RCP avec des compressions thoraciques pendant environ 2 minutes.
Il est nécessaire d’utiliser le défibrillateur dès que possible pour que les probabilités de survie soient plus importantes. Quand les secours arrivent, on peut utiliser le défibrillateur pour réanimer le cœur.
Cela se fait à travers un choc électrique direct au cœur par l’intermédiaire de plaques placées sur la poitrine.
Aux urgences, on cherche à rétablir l’état normal du patient et à traiter d’autres troubles éventuels :
Dans de nombreux cas, on administre des médicaments pour stabiliser le rythme cardiaque
Après avoir stabilisé le patient, d’autres examens peuvent être nécessaires afin d’identifier la cause de la maladie. Il est très important que les personnes connaissent les symptômes de l’asystolie pour être en mesure d’intervenir immédiatement.
Ce trouble peut être résolu à l’aide d’un traitement administré dans les quelques minutes qui suivent l’épisode.
Comment arrêter une crise cardiaque si l’on est seul ?
Il n’existe pas de moyen effectif d’arrêter l’infarctus si la personne touchée est seule. Il faut une intervention médicale adéquate. La seule façon est de prévenir l’infarctus du myocarde avant qu’il n’ait lieu en adoptant un mode de vie sain et un régime alimentaire pour la santé du cœur. En cas de maladie cardiovasculaire, il faut aussi suivre scrupuleusement un traitement approprié.
Combien de temps résiste-t-on en cas d’arrêt cardiaque ? Pronostic de l’asystolie
Le pronostic varie d’un cas à l’autre. Certains patients entrent dans le coma : ils peuvent se réveiller après quelques jours, quelques semaines ou après une période indéfinie.
D’autres patients ne récupèrent leurs fonctions que partiellement.
La mortalité augmente de façon directement proportionnelle au temps pendant lequel le cœur cesse de battre.
Si le traitement commence dès les premières minutes qui suivent l’arrêt cardiaque, le taux de survie peut atteindre 90 %. Le taux diminue de 10 % environ à chaque minute qui passe. Les personnes qui survivent présentent de bonnes perspectives de vie à long terme.
L’intervention dès les premières minutes peut sauver la vie. En revanche, la mort cérébrale est constatée après 9/10 minutes.
Si un enfant a un arrêt cardiaque en raison de la fibrillation ventriculaire hors de l’hôpital et il passe du temps avant qu’il puisse arriver aux urgences (généralement de 5 à 7 minutes) la fibrillation dévient facilement une asystolie.
Prévention de l’arrêt cardiaque
Pour prévenir la crise cardiaque, il faut :